3.11.09

PREMIÈRE CHRO-NIQUE CLITÉRAIRE
[ originellement parue dans le nue-méro 1 des
Plottes con-plottes ]

Ça m’excite, mais c’est pas pour autant que ça décoince mes fantasmes. Car avec les plottes, je me suis remise à lire du cul.

Je suis aller prendre Derrière la porte dont j’avais entendu parler il y a longtemps. C’est écrit par Alyna Reyes, une femme, une française, une sommité de la littérature érotique.

Ça commence mal. Une femme se cuire et enfourche virilement sa moto. Tête-bêche, le côté de l’homme. Bref, ils arrivent à une roulotte qui n’est que le trompe-l’œil d’un corridor de portes. Autant de portes, autant de fantasmes. À la fin de leur exploration sexuelle, l’homme et la femme vont-ils se retrouver, qui se cherchent depuis perpète ? Ça dépend de la porte. D’un côté, se trouve donc une série de portes qui sont autant de fantasmes féminins. À l’envers, toujours autant de portes pour autant de fantasmes masculins.

C’est assez pénible. À lire pour prendre conscience et connaissance de tous les clichés. À oublier aussitôt, ça manque de tout. C’est l’industrie au cœur du plaisir, le sériel, le coup tiré vite fait.

Pour s’initier à la littérature érotique, alors rien de tel que deux grands. Vénus à la fourrure de Sacher Masoch et Histoire d’O de Pauline Réage. La même finesse dans la compréhension de l’âme humaine. La question n’est alors pas tellement de savoir si ça excite, si c’est une sexualité décoincée… Mais ça touche à l’interférence des fêlures et du désir, proche du sentiment de soumission auquel le désir confère. C’est complexe et envoûtant. À lire avec une bonne dose de conscience de soi.

Je n’ose en dire davantage. Con-mentons ensemble.

Dans la même veine « cul-con-bite, j’te-la-met », plusieurs livres d’art érotique manquent furieusement d’imaginaire. Vous trouverez dans erotica universalis, chez Taschen, une anthologie de ces images depuis la naissance de l’humanité. On souhaite que la fin de la censure suscite du cul moins génitalo-orgasmocentré.

C’on préfère franchement Éros intime, l’art de l’ex-libris érotique. Ça vient de la FINALE, la Fondation Internationale d’Arts et Littératures Érotiques, à Lausanne. Je voudrais y faire une incursion. La pratique de l’ex-libris consiste à apposer une étampe personnalisée pour marquer ses livres. Ça m’ouvre tout un univers fantasmatique, de tomber sur un dessin cochon dans un livre prêté. On promet un atelier au salon rose.